L1.J5: Paris est lancé, Nantes peut souffler

Bonjour à tous! Tout d'abord, je m'excuse pour cette absence prolongée. Certes, le championnat de Ligue 1 était en stand-by pour cause de matches internationaux mais j'avais émis la possibilité de faire un papier sur l'équipe de France, chose que je n'ai malencontreusement pas eu le temps de faire. Vous ne m'en voudrez certainement pas, la presse s'étant fait un certain plaisir à décortiquer le non-match puis la victoire poussive de nos Bleus qui sont encore loin du compte. 

Je vais donc passer sur cette triste semaine internationale et m'en retourner à notre Ligue 1 domestique. Cinq matches sont à décortiquer tout d'abord et le spectacle de cette cinquième journée a commencé dès vendredi soir avec un alléchant Bordeaux-PSG. 

Bordeaux 0-2 PSG

Bon, alléchant, c'est peut-être un peu exagéré car nous n'avions pas là un sommet du championnat. Mais dès lors qu'on se rappelle du Bordeaux-Paris accroché auquel nous avions eu droit lors du Trophée des Champions, dès lors qu'on se remémore les assez bonnes dispositions girondines contre Saint-Etienne avant la trève internationale (malgré le revers finalement concédé) et avec dans un coin de la tête, la certitude qu'après un mois d'Août peu exaltant, Septembre rime forcément avec le réveil attendu de la machine parisienne, on était en droit de s'attendre à une partie intéressante. Et force est d'avouer qu'elle l'a été. Alors oui, Paris a gagné et dominé et oui Bordeaux a affiché des limites certaines. Mais ce match appelle de nombreux autres constats. Car dominer, Paris a su le faire au cours des quatre premières journées mais il y a un pas entre une domination stérile et une domination efficace. Et il semble que le groupe de Laurent Blanc ait franchi un pas dans ce domaine. Plus de sérénité dans les temps faibles, plus de rythme dans les temps forts et un adversaire qui, physiquement, lâche inexorablement face aux incessantes offensives parisiennes: il semble qu'on soit devant le PSG qu'on attendait (espérait). Bordeaux a manqué de peps pour remporter ses duels et ce malgré une grande volonté. Il faut dire que l'abattage impressionnant de Thiago Motta et Verratti au milieu de terrain ne les a aidés en rien. Et si l'on doit à nouveau créditer Zlatan Ibrahimovic d'une passe de génie pour un Blaise Matuidi bien fringant malgré les joutes internationales, mon regard se pose bien naturellement sur l'homme du match, j'ai nommé Lucas.

Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en parler mais je suis de ceux (nombreux) qui fondent de grands espoirs sur ce jeune brésilien pétri de talent et doté d'une capacité d'élimination hors du commun. Homme du match, il ne l'avait été qu'une fois sous les couleurs parisiennes, c'était lors du succès acquis à Valence en Ligue des Champions où il avait été un véritable poison pour la défense espagnole. Depuis? Quelques éclairs par-ci, par-là, de bons bouts de matches mais rien de tranchant et une incapacité chronique à s'élever au rang de joueur indispensable. Surtout, un manque de réussite criant car le premier but de Lucas en Ligue 1 fut marqué ce vendredi contre Bordeaux. Profitant d'une erreur de placement de Mariano, le jeune brésilien s'en est allé tromper Carrasso en le mystifiant sur une feinte de centre en finesse pour finalement pousser le ballon dans le but vide et exulter, enfin. Le constat qui s'impose, c'est que pour la première fois de la saison, Lucas a été aligné au coeur d'un 4-3-3 et non dans un 4-4-2 qui le poussait systématiquement à repiquer dans l'axe. Sur le pré de Chaban-Delmas, enfin collé à la ligne de touche, il en a fait voir de toutes les couleurs à l'autre Lucas, Orban le néo-Bordelais qui aura sûrement de meilleures occasions de prouver ses qualités.Ce 4-4-2 mis en place dans le but d'intégrer Cavani semble en tout cas être déjà révolu. La place de l'Uruguayen semble désormais être celle d'ailier gauche. A moins d'un revirement de situation, bien évidemment. Dans tous les cas, Bordeaux a déjà vu passer les trois premiers du championnat sur sa route (pour autant de défaites), il faudra donc se relever vite et quitter un bas de classement qui ne leur correspond pas. Pour Paris, la chasse est officiellement ouverte après cette troisième victoire consacutive. Maintenant, place à la Ligue des Champions!

Toulouse 1-1 OM

La première mi-temps de ce match peut se résumer facilement. Prenez des intentions, du rythme, des défenses peu sereines et des attaquants maladroits et vous obtiendrez pléthore d'occasions manquées ou vendangées. La lanterne rouge toulousaine recevait le dauphin du leader monégasque, l'OM. Partie en théorie déséquilibrée me direz-vous! Et bien il n'en fut rien. Entre un Olympique de Marseille ayant peut-être déjà la tête à Arsenal et un Téfécé qui vaut bien mieux que sa place de dernier, le déséquilibre se réduit drastiquement. Toulouse a montré de la maitrise dans le jeu et n'a pas grand chose à voir avec l'équipe moribonde des saisons passées. Casanova veut faire le pari du jeu et Trejo, Chantôme ou encore Braithwaite le Danois, sont là pour mettre le projet en place. On a assisté à une partie agréable avec une équipe toulousaine qui a dominé la majeure partie de la rencontre, les Marseillais procédant par contres. C'était notamment la première pour Florian Thauvin et ce dernier est apparu emprunté. Surtout, il avait face à lui un Abdennour qui se transcende littéralement lors des grands matches. On appréciera le premier but de Ben Yedder sur un service de Braithwaite à la suite d'une très belle action et d'une erreur de placement de Lucas Mendes. Contre Monaco, le défenseur brésilien avait ouvert le score et s'était rendu coupable sur les deux buts monégasques. Eh bien devinez quoi? Le brésilien, coupable sur le but toulousain, a été arracher l'égalisation sur corner. C'est une consolation et surtout un point de sauvé pour l'OM. Certes, Mendes ne dégage pas une grande assurance mais s'il marque dès lors qu'il fait une boulette, on ne va pas s'en plaindre. Comme le PSG, l'OM montera normalement en puissance au coeur de l'automne. Pour Toulouse, je demeure convaincu des qualités des hommes de Casanova. Je les verrai au Parc lors de PSG-Toulouse dans deux semaines et j'espère que d'ici-là, ils seront allés glaner des points à Saint-Etienne et contre Lorient car leur place est au milieu du classement, pas dans les tréfonds de la zone rouge.

Ajaccio 2-3 Evian TG

Les semaines se suivent pour l'AC Ajaccio et les joueurs de Ravanelli ont toujours ce même problème dans l'animation offensive. S'ils pouvaient jouir d'une assise défensive impeccable (meilleure défense du championnat avant ce week-end), ils peuvent tirer un trait sur cette qualité qui était la leur. Contre l'ETG, la défense corse a explosé et ce malgré l'ouverture du score savoyarde sur un somptueux coup-franc de Dja Djé Djé. Bérigaud, par deux fois, s'en est allé punir un collectif corse qui donne d'inquiétants signes de faiblesse. A noter, le cinquième but de Bérigaud en autant de rencontres. L'attaquant de l'ETG est le deuxième meilleur buteur de France mais aussi d'Europe (ex-aequo) derrière l'intouchable Messi. Vous n'auriez jamais cru lire ça? Moi, je n'aurais jamais cru l'écrire! Deuxième succès de rang pour Evian après un début de saison raté. Battre l'OL, ça donne des ailes visiblement. Malgré un sursaut d'orgueil des Ajacciens en fin de rencontre et deux buts inscrits pour finir sur une note plus positive, ce début de saison est visiblement calamiteux. On ne va pas dire que la tête de Ravanelli pourrait sauter dans les prochains jours mais il est évident qu'on a connu des caboches mieux fixées que ça aux épaules de leur propriétaire.

Montpellier 0-0 Reims

Mea Culpa. C'est le match que j'ai le moins suivi ce samedi-soir. Si l'on n'a pas assisté à une purge comme avaient pu l'être les 0-0 de la dernière journée, on n'a pas non-plus assisté au match du siècle, loin s'en faut. Tout cela me fait donc dire que Jean Fernandez a déjà mis sa patte sur son effectif (je suis dur là, non?). Car au final, dans une partie où aucun joueur ne s'est véritablement mis en évidence, où les gardiens ont su faire le travail sur les rares fois où ils ont été mis à contribution, c'est bien la solidité de Reims que l'on va faire ressortir de notre analyse. Battu une seule fois (et de façon très limite en plus) à Rennes, Reims est le tube de l'été. Bien accroché au wagon de tête avec huit points, les hommes d'Hubert Fournier impressionnent et prennent une avance non-négligeable sur leurs adversaires dans la course au maintien. Côté montpelliérain, on a eu la preuve par X et Y que passée l'euphorie du titre de champion 2012, le MHSC est redevenu une équipe lambda de ce championnat et qu'elle pourra difficilement aspirer à quelque chose d'autre que le mainien cette saison. 

Nantes 1-0 Sochaux

Dans le collimateur de la Ligue suite à sa bourde administrative (voir mes précédents papiers), le FC Nantes était dans une obligation absolue de s'imposer ce samedi à la Beaujoire contre Sochaux sous peine de se retrouver virtuellement lanterne rouge de la Ligue 1. Et heureusement pour les supporters des canaris, ces derniers ont réussi à faire tomber Sochaux pour signer une seconde victoire. Celle-ci lance définitivement la saison des Nantais. Je suis personnellement soulagé car après des années de galères en Ligue 2, Nantes ne mérite pas d'y faire précipitamment son retour. Non, ce peuple mérite une place en Ligue 1 et je demeure persuadé que l'équipe également. Si Sochaux n'a rien montré (une cinquième fois en autant de matches cette saison), les Nantais ont entamé le match par le bon bout et n'ont pas affiché le moindre complexe. Les attaques ont été tranchantes, les passes données dans le bon tempo. On a assisté à une domination logique des Nantais qui ont bien longtemps cru qu'ils ne seraient pas récompensés de leurs efforts. Mais finalement, la nouvelle recrue, Nicolita, a délivré la Beaujoire en trouvant parfaitement Djordjevic, lequel ne s'est pas privé pour tromper Pouplin et offrir au FCN trois points on ne peut plus essentiels. Avec sept points, les promus nantais font un beau sixième. Hélas pour eux, ils doivent s'attendre à en compter trois de moins, ce qui les placerait à hauteur de Guingamp et Bordeaux, au-dessus de la zone de relégation, ce qui n'est pas un détail anodin. Pour Sochaux, c'est la soupe à la grimace. Le mercato catastrophique avec la perte de Boudebouz notamment n'est pas digéré et avec un groupe limité, Eric Hély aura bien du mal à maintenir le FCSM. La nouvelle lanterne rouge, en tout cas, c'est bel et bien les Doubistes!

A suivre aujourd'hui, les analyses de Guingamp-Bastia, Valenciennes-ASSE et Monaco-Lorient qui se joue actuellement. 

Source photos:

Lucas: lexpress.fr, Thauvin_Abdennour: madeinmarseillais.com, Djordjevic: france3.fr

Comments

[Sebroche]

Hello,

Tu es effectivement très en retard sur le sujet. Hehe. On est déjà à la 9e journée (10 bientôt) et le PSG a rattrapé l’AS Monaco au classement. Cette Ligue 1 devient de plus en plus intéressante.