Rennes : Direction la Ligue 2 ?

Battu le week-end dernier par Toulouse (2-3), le Stade Rennais s’est invité au bal peu enviable des équipes en danger. Le club, qui voit la L2 se rapprocher, devra montrer un nouveau visage pour se sauver.

Le Stade Rennais est au bord du gouffre. Juchés sur un seizième strapontin aux allures de siège éjectable, les Bretons n’en finissent plus de glisser au classement. Avec un maigre contingent de victoires à domicile, quatre au total, et une attaque en manque constant de réussite, les Rennais ont depuis longtemps laissé leurs rêves de top 10 se consumer. Disparus également les points d’avance sur la zone rouge : le matelas rennais s’est désintégré, passant irrémédiablement de onze unités au crépuscule de la 16^ème journée à seulement trois actuellement.

 « C’est incompréhensible ! » se désespère le manager général du club, Pierre Dréossi. « Mais les changements perturbent ! » Incompréhensible, ça l’est effectivement au vu des performances de l’équipe mais aussi dans les chiffres. Si le groupe rennais sous-performe au regard de la qualité des joueurs qui le composent, certains chiffres ne sont pas révélateurs de la situation accablante du club. Dixième meilleure attaque, douzième meilleure défense, les Rennais sont pourtant aux portes de la relégation.

 « Provoquer la réussite ! »

Lucide, l’entraineur Philippe Montanier a conscience que ses joueurs doivent dorénavant s’engager de plain pied dans l’éprouvante bataille pour le maintien. « On va lutter jusqu'au bout, reconnaît-il, il reste neuf matches. Le calendrier n'est pas facile mais on ne va pas déclarer forfait. » Neuf matches qui s’apparentent à un véritable parcours du combattant pour les Rouge et Noir. Réceptions de Monaco, déplacements à Marseille, Saint-Etienne et Paris, autant de points qu’il sera difficile à aller chercher pour Alessandrini et ses copains. « On n'a pas d'autre choix que de jouer tous les matches à fond, rappelle toutefois Montanier. A nous de ne pas être fatalistes.  Il faudra casser la spirale et provoquer la réussite qu'on n'a pas depuis deux matches. »

La réussite, les Bretons ont pourtant essayé de la provoquer lors du mercato hivernal. Trois renforts de choix sont venus nourrir une attaque alors jugée trop frileuse. Mais ni Paul-George Ntep, ni Kamil Grosicki, ni Ola Toivonen malgré ses buts à répétition n’ont pu relancer le club. « Le changement amène parfois de la qualité mais aussi des risques, juge Pierre Dréossi. Ils ont un bon entraîneur mais il faut du temps. Ils sont dans une spirale négative pas facile à inverser. » Pour le club qui n’avait plus joué aussi dangereusement avec son maintien depuis la saison 2002-2003 (ils avaient fini quinzièmes), il va falloir vite trouver la recette. Derrière, Sochaux et surtout Valenciennes vendront chèrement leur peau pour faire plonger les Bretons. La désillusion serait alors terrible pour les joueurs et les conséquences tout aussi catastrophiques pour le club.