Le FC Nantes sort de la brume

En déplacement à Bordeaux, les Nantais ont décroché un large succès face à des Girondins apathiques (0-3). La veille, cinq matches s’étaient disputés, offrant au passage un bien triste spectacle.

Après la pluie, le beau temps. Ce week-end, la Ligue 1 est plutôt représentative de cet adage. Samedi soir, après la victoire du PSG, les cinq matches disputés à vingt heures n’ont pas fait une belle publicité à notre championnat. Jugez plutôt : deux 0-0 bien ternes avec Guingamp-Lille d’un côté et Lorient-Reims de l’autre, deux 1-1 indigestes avec les affiches Valenciennes-Montpellier et Toulouse-Ajaccio et enfin, l’unique victoire de la soirée décrochée par Bastia devant Rennes sur la plus petite des marges (1-0). Cinq buts inscrits en cinq matches. Les parties se sont certes disputées dans des conditions difficiles, notamment en Bretagne, mais cela n’excuse pas tout.

Gianni Bruno a marqué le seul but de la rencontre, suffisant pour faire tomber de pâles Rennais.

Alors qu’on pouvait s’attendre cette saison à un regain de forme de nos buteurs et à une hausse du coefficient de spectacularité au regard de la tendance du championnat à se décrisper ces dernières saisons, nous subissons un violent recul. Si l’on veut passer un moment agréable devant nos télévisions ou dans nos stades, il nous faut compter sur le PSG et sur personne d’autre. Même l'AS Monaco, si séduisante en début de saison, n’affiche plus le même enthousiasme dans le jeu. La faute peut-être à des adversaires qui ont définitivement compris que le champion de Ligue 2 en titre n’était pas à prendre à la légère. Résultat des courses, l’ASM se retrouve depuis plus d'un mois confrontée à des défenses resserrées qui ne tendent qu’à fermer le jeu. Bien dommage.

Du reste, je le disais, Bastia a été la seule équipe à s’imposer hier soir. Les Corses se sont vus récompensés en gagnant quatre places au classement. Neuvièmes, les joueurs de Frédéric Hantz n’ont toujours pas perdu sur leurs terres cette saison. Rennes, par ailleurs très timoré hier soir, a été la cinquième victime bastiaise en six rencontres jouées à Furiani. Pas mal. De leurs côtés, les Valenciennois ont laissé échapper les trois points contre Montpellier en encaissant un but dans les dernières minutes (par ailleurs le seul de la soirée marqué en seconde période). Alors qu’ils avaient dominé les joueurs de la Paillade dans les grandes largeurs et qu’ils évoluaient en supériorité numérique, les hommes d’Ariël Jacobs ont craqué alors qu’enfin ils émergeaient virtuellement de la zone de relégation. Laisser échapper une pareille occasion n’est jamais très bon signe.

De son côté, Toulouse ne s’est pas remis à l’endroit devant son public. Giflé contre Rennes il y a deux semaines (0-5), battu dans les dernières secondes à Evian la semaine dernière (1-2), le TFC n’a pu faire mieux qu’un match nul contre une équipe d’Ajaccio accrocheuse, qui a eu le mérite d’ouvrir le score très tôt dans la rencontre et de tenir le score après l’égalisation des joueurs locaux. En déplacement à Lorient, le Stade de Reims a ramené un précieux match nul, affichant une énième fois une solidité qui lui permet d’être classé en sixième position. A mon avis, le club champenois a déjà un pied en Ligue 1 pour la saison prochaine. Ce qui n’est pas vraiment le cas des Lorientais. Comme Valenciennes, les Bretons ont manqué l’occasion de se relancer, concédant un nul bien embarrassant. En manque criant d’imagination, les Merlus risquent fort de se battre toute la saison. Enfin, le LOSC, à défaut de s’imposer à Guingamp, a conservé son invincibilité. Cela fait huit rencontres maintenant que les Lillois n’ont plus encaissé de but. Tout simplement impressionnant. Les hommes de René Girard laissent le PSG prendre quatre points d'avance.

Les Nantais peuvent exulter, ils planent sur les hauteurs du championnat.

Cet après-midi, Nantes a prouvé aux autres acteurs de la Ligue 1 que le risque pouvait payer, même sur le long terme. Sans refuser le jeu, sans jamais s’arcbouter en défense, les Canaris avancent à pleine vitesse dans ce championnat. Les hommes de Der Zakarian, sans cesse en quête de victoires à défaut de chasser comme d’autres, le match nul, sont quatrièmes de Ligue 1. Comme Reims, ils sont statistiquement très proches du maintien. Cet après-midi, Vincent Bessat a guidé les siens ont concluant une action parfaitement initiée par Bedoya (0-1, 41^ème). Suite à cette ouverture du score, les Nantais n’ont jamais relâché leur emprise et la pression, exploitant chaque balle de contre et chaque coup de pied arrêté. Sur l’un d’eux tiré par Vincent Bessat, Djilobodji a profité d’un cafouillage pour battre Carrasso de près et doubler la mise (0-2, 60^ème). Bordeaux, KO debout ne s’est jamais relevé et a même encaissé un nouveau but de la foulée. Une réalisation de renard, inscrite par Djordjevic après une tentative manquée de Bedoya (0-3, 64^ème).

Les Bordelais sont retombés dans leurs travers, balayés par la furia jaune. Si toutes les équipes jouaient avec les intentions de Nantes, nous posséderions sans doute un championnat plus spectaculaire. Hier soir, je me suis même demandé si la grève des clubs programmée le 30 novembre n’avait pas déjà démarré. Déprimant.